Défi n° 4

Cadeau d'un enfant inconnu de la place Beaumarchais pour le 1er avril.

Écrire un texte en relation avec cette photo et qui comporte le verbe "effacer". 

Au plaisir de lire vos textes, à envoyer le 4 avril à minuit au plus tard ! 


Qui a effacé la canne à pêche,

est-ce toi? est-ce moi? est-celui? est-ce elle?

Non c'est Toto Caramel et sa cousine Mirabelle.
-
FR


La leçon des enfants 
Allez viens, petit frère
Prends-moi la main
Allez viens, grande sœur
Prends-moi dans tes bras
Les grands, ils avaient oublié 
Le prix de ces petits bonheurs
Il sont devenus fous
Nous, on s'en fout
Il parait qu'on a des super-pouvoirs
On tombera pas malade
Allez viens, le poisson d'avril
On va le ramener à la mer
Allez viens, on va effacer 
Tous les bobos de la Terre
Allez viens avec nous
Vers un monde où
Notre richesse
Sera la tendresse
-
Nicole C. 

Non vraiment je n'ai pas rêvé 

car ce matin sur le pavé
deux personnages sont dessinés
de jolis traits faits à la craie
 
Dans le dos n'est pas attaché
le gros poisson de l'amitié
il fait bien rire et rigoler
si seulement il pouvait parler
 
Ce dessin si vivant et frais
on dirait qu'il va s'animer
et nous porter en cette journée
à nous tous un peu de gaieté
 
Quand le temps aura effacé
cette embellie des jours mauvais
elle restera quand même gravée
dans tous nos cœurs à tout jamais
-
Marie-Claude B

 

Petite fille au poisson

 

Connais-tu déjà l'art de la multiplication ?

Un poisson fois deux, un pour toi, un pour ton copain, 

ça fait combien ?

Deux poissons fois deux, pour vous, pour moi, pour mon voisin, 

ça fait combien ?

Deux, trois, quatre, six ? 

Ecris, efface, recommence, bravo...

Demain d'autres humains auront faim.

Faim et soif.

Apprends, fillette, 

apprends vite l'art de la multiplication des poissons et des boissons.

Nous les adultes, empêtrés dans nos certitudes,

nous avons surtout multiplié les problèmes.

Toi, 

peut-être sauras-tu multiplier les solutions ?

 -

Magali


Mes pas se déroulent, juste une heure
mes yeux se posent juste quelques minutes
je regarde, surprise, attendrie, je souris
juste quelques secondes.
Hélas la pluie chasse le soleil
et efface le dessin de l'enfant,
de l'artiste en devenir.
Peut-être pour toujours ?  Dommage !
-
PS


Je regarde le dessin : en bas du mur, les personnages  ne touchent pas terre, se tiennent à distance l’un de l’autre, pas de sourire, presque l’air effrayé ?

Le poisson regarde en l’air…

Dessin d’enfant, trace éphémère d’un présent questionnant

La pluie, quand elle viendra, ne manquera pas de l’effacer avec le temps qui passe

 

L’expérience que nous vivons ces temps-ci nous impacte

Laisse une trace dans nos quotidiens 

J’entends que pour certains cette trace a un goût de liberté, de temps retrouvé, de retour chez soi, de retour à l’essentiel, de solidarité…

Est-ce que cela va s’effacer, comme ce dessin, avec les premières pluies, avec le temps qui passe ?

 -

Christine


La candide facétie a pris possession de la cour de récré

Par des traits à la craie blanche à l’allure enfantine

Qui me remémorent ma propre gribouillité à créer

De par leur évocation d’une trop lointaine comptine

 

Je me tiens debout sur mon socle bordé de poutres

Et observe de haut ces dessins que la pluie saura effacer

À moins qu’ils ne résistent au temps à en passer outre

Pour se graver à jamais sur le sol encensé

 

J’entends l’air de rien l’appel du jeu insouciant

Entonnant confusément la chansonnette qui me rappelle

Le temps des trop étroites ardoises me frustrant

Quand bientôt me vient l’envie de rivaliser de zèle

 

C’est dans mon imagination qu’apparaissent d’autres traits

Venant colorer de gaité ce dont le béton manque si souvent

Conférant à ces fugaces courbes bien de fertiles attraits

À en dérouter ma vanité de ce qui lui ment sournoisement

 -

Virginie


Place Beaumarchais, la nature reprend ses droits, un vent malin joue dans les herbes folles, au ras d’un mur gris, bordé sur toute sa longueur par des rectangles de bois cubiques.

 

Une bibliothécaire, le visage riant, s’attarde sur l’œuvre d’un enfant inconnu, un tableau spacieux qui égaie le mur gris.

 

Le coup de craie donne un trait net, précis.

 

Un galopin qui s’est appliqué à poser ses marques sur son quartier !

 

Il raconte sa famille, sa maman, si bonne, qui sait réserver à tous, de petites surprises et, son père, branché sur le dehors.

 

Un bout d’enfance que les années ne sauront effacer !

 

Deux mufles masqués passent sur la chaussée désertée. L’un, le plombier, l’œil distrait par la fuite à colmater. L’autre, le préposé pressé ne s’inquiète que d’activer sa tournée.

 

Cependant, un merle moqueur a scruté le dessinateur. Enivré par la beauté de la femme, il a repéré le nuage noir qui coiffe l’opulente chevelure.

 

Eh dame ! A bien regarder, elle ne peut prendre son pied*, vu qu’elle n’en a pas… mais son index se dresse pour montrer un poisson d’avril.

 

Tandis que, coquin de sort, son compagnon, la bouche sévère, présente des panards bien chaussés et franchement tournés sur l’extérieur.

Taquin, le siffleur jardine fort du bec.

 

Car pas question, et faut que ça se sache… c’est lui ! le roi du secteur.

 

*Sur le dessin, à peine une ébauche de pieds pour la mère.

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Colette B.